Histoire de Nay
Chronologie
1120 Première mention de Nay dans le Cartulaire de Gabas. Il y est fait mention d’un bourg qui est acquis aux seigneurs locaux Bruno et Roger de Bidouze et Bernard de Nay.
1302 Fondation de la bastide par Marguerite, vicomtesse de Béarn, et le commandeur de Gabas
1343 Gaston Fébus passe à Nay pour confirmer les droits et engagements
1378 Reconstruction de l’enceinte en pierre
1381 Incendie de la ville
1385 Recensement de Gaston Fébus (102 feux)
1452 Fin de la Guerre de Cent ans
Fin du XVe siècle Début du chantier de l’église
1543 Incendie de la ville
Milieu du XVIe siècle Construction de la Maison Carrée
1558 Manufacture et Teinturerie Royale de Draps (Henri II d’Albret)
1559 Prédications calvinistes d’Henri Barran
1566 Synode protestant du Béarn à Nay
1569 Prise de la ville par les catholiques, puis quelques semaines après reprise par les protestants.
1599 Rétablissement de la liberté de culte
1620 Union du Béarn à la France
1648 Le Gave est rendu navigable
1789 Révolution Française
Fin du XVIIIe siècle Premier établissement de sonnailles Daban
1829 Construction du temple
1830 Première manufacture moderne (bérets Blancq)
1839 Inauguration de la Mairie-Halle et de l’école des garçons
1852 Construction du pont
1855 Épidémie de choléra
1863 Nay réunie à Claracq
1867 Ouverture de la voie ferrée – Construction de la gare de Coarraze-Nay
1868 Arrivée de Désiré Berchon (tissu des Pyrénées)
1868-1874 Construction du Couvent des Dominicaines
1875-1885 Institution Saint-Joseph (école de garçons)
1883 Première école publique
1890 Électrification
1909 Construction de l’école primaire supérieure pour les filles
1914-1918 Première Guerre Mondiale
1921 Ouverture de la teinturerie Lepère
1927 Construction des Bains Douches
1937-1938 Lock out des ouvriers
1937 Construction du fronton
1939-1945 Seconde Guerre Mondiale
1942-1943 Occupation de Saint Joseph par les Allemands
12 juin 1944 Combat du maquis aux portes de Nay
1954 Premières fêtes de Nay
1961 Première usine Cancé
1968 Construction du stade et du premier lotissement côté Claracq
1981 Ouverture du collège d’enseignement supérieur
1985 Restauration de l’église
1999 Ouverture de la Maison Carrée
2001 Ouverture de la Minoterie
2003 Début des travaux de rénovation du centre ville
2005 Ouverture du Centre Multi-Services
2007 ouverture de l’Office de Tourisme du pays de Nay
2010 création du skate parc
2012 Rénovation de la Mairie de Nay
2016 Rénovation place de Verdun et de la Fontaine
2017 Ouverture de la Maison des associations
2018 Construction de la passerelle du Pont Pabine
2018/2020 Réhabilitation du centre-bourg de Nay
2022 Pose de la première pierre du Centre Culturel
2022 Ouverture de l’espace France Services
Fondation de Nay
Les premières traces d’occupation des collines de Langladure surplombant le site de Nay remonte à la Préhistoire avec la découverte de quelques silex taillés dans un labour.
Si certains auteurs parlent d’un possible site antique, aucune découverte n’a pour l’instant validé cette hypothèse. C’est le Moyen-Age qui fait véritablement apparaître Nay dans l’histoire.
La première mention de Nay (Cartulaire de Gabas) rapporte, en 1120, l’achat d’un bourg « dépeuplé » appartenant aux seigneurs de Nay, Roger de Bidouze et Bernard de Nay, par les moines de Sainte Christine de GABAS.
Si nous ne possédons que très peu de documents, nous savons néanmoins qu’il s’agissait d’un modeste village situé autour de l’église actuelle et du quartier Saint-Roch. Les seigneurs possédaient une motte castrale, dont les terrassements sont conservés, sur la colline de Langladure. Si nous ne pouvons la dater et encore moins la rattacher à des noms, il est évident que son emplacement est extrêmement bien choisit. Elle domine ainsi le village, le passage à gué du Gave, l’accès vers la vallée d’Ossau. D’autres traces de fortifications de terre ont été repérées côté Bourdettes, permettant ainsi de contrôler le passage vers l’ouest.
Cette position géographique favorable explique le choix des religieux de Gabas : un gué traverse le gave dans un méandre, un chemin mène de Lourdes à Pau par la rive gauche, un autre vers la vallée de l’Ouzom, et enfin vers la vallée d’Ossau par Arudy. Si les prémices d’un artisanat de la laine et du lin ne sont pas vraiment attestés, il est certain que Nay constituait un lieu de pacage intéressant pour la transhumance d’hiver.
Nay signifie méandre du Gave.
La Bastide
La Bastide, la ville neuve de Nay
En 1302, Nay comprend 13 feux.
Un contrat de paréage est signé liant Marguerite, vicomtesse de Béarn et le Commandeur de Gabas, pour la création d’une ville nouvelle, une bastide. La charte de fondation de la ville prévoit ainsi un ensemble de dispositions dont le partage des revenus entre les deux seigneurs (le vicomte de Béarn et le commandeur de Gabas), les droits et les devoirs, l’institution d’un bayle, les rapports avec les communautés avoisinantes…
Le bourg prospère tout au long du siècle et atteint une population de 102 feux en 1385.
La bastide de Nay est dessinée à partir d’une grande place centrale, modèle du genre, puis constituée de lots à bâtir réguliers d’environ 220 m2 disposés selon un plan rectangulaire. L’église est excentrée, avec son cimetière tout autour ; les halles et la Maison Commune se trouvent au centre de la place. La ville possède encore une bonne partie des ses « garlantes », c’est à dire des passages couverts autour de la place où s’installaient les marchands. Un pont est édifié où l’on percevait les péages. Un marché important est déjà instauré un mardi sur deux.
Il semblerait que les premières fortifications de la cité furent en palissades de bois, précédées d’un fossé mis en eau. Elles furent remplacées par un rempart de pierres sur les instructions de Gaston Fébus à la fin du XIVe s. Dégagés aujourd’hui sur une trentaine de mètres, derrière l’église Saint-Vincent, ces remparts sont caractéristiques de l’architecture locale en galets et atteignent jusqu’à 6,20 mètres de haut, pour plus d’un mètre d’épaisseur.
Cet enclos possédait quatre portes fermées chaque nuit, qui ont aujourd’hui disparu.
« Qu’il soit chose connue que la noble Dame Marguerite comtesse de Foix et vicomtesse de Béarn d’une part, et Raymond Guilhem curé de Bihéres, commandeur de Gabas de l’ordre de Sainte Christine d’autre part, avec la concession du frère P. de Casaux de Pont, frère de Gabas, sont convenus entre eux de faire paréage et bastide au lieu de Nay, en ses dépendances dans lequel lieu de Nay dit le commandeur de la maison de Gabas a seigneurie et vacants et treize maisons avec leurs terres cultes et incultes, en lequel lieu de Nay et ses dépendances, ils se sont accordés de faire bastide au For de Morlàas… » (extrait du contrat de paréage).
Ce contrat est signé au Château d’Orthez, le mardi qui suit la Saint-Mathieu.
Le siècle des marchands
La création de la bastide permit l’installation de marchands, et notamment de drapiers qui vont donner une ampleur économique extraordinaire au XVe et surtout au XVIe siècle. La fin du XVe siècle et la première moitié du XVIe siècle sont une période faste pour la cité et l’économie béarnaise en règle générale.
Les marchands de laine et de lin se tournent vers l’Aragon tout proche où ils trouvent des débouchés importants. Beaucoup, originaires de Nay ou d’Oloron, s’installent à Saragosse ou dans sa région et investissent dans des commerces, des vignobles ou des métairies. L’Aragon fournit ainsi une grosse partie du blé et de la laine fine d’agneaux destinée au Béarn.
Les relations « internationales » se multiplient et on trouve la mention courante d’échanges avec Rouen, Amiens, ou encore les Flandres. La spécialité de Nay est la fabrication des « aunes », pièces de draps de laine assez épaisse destinées pour la majorité à la création des capes.
L’activité textile est telle, qu’aux environs de 1558, Henri II d’Albret, roi de Navarre et Vicomte de Béarn, créée à Nay une manufacture et teinturerie royale de draps à Nay. Située hors de l’enceinte de la ville, au bord du canal du moulin, à l’emplacement de l’actuelle “Maison Mouyen”, la”Manufacture de la draperie deus rey et reine” était chargée de produire des pièces de drap, et comprenait un atelier de tissage, regroupant sous un même toit plusieurs métiers, un moulin à foulon et une teinturerie. L’ensemble ne fonctionna que peu de temps et ne se releva pas de la mise à sac de la ville en 1569.
Certains marchands sont bien connus grâce aux archives notariales du XVIe siècle, et on ne peut que citer le fameux Pedro Sacaze, à qui on a attribuée longtemps la Maison Carrée, dont les biens montrent les fastes de la grande bourgeoisie.
Reconstruction de l’église
Les travaux de rénovation de la petite église commencent aux environs de 1490 et vont durer jusqu’au début du XVIe siècle. Cette reconstruction correspond à une période très prospère pour la cité, et pour le Béarn en général. Ainsi de nombreuses églises de la région bénéficient de travaux importants. La porte sud est ainsi très proche de celles réalisées à la même époque (2e quart du XVIe s) à Bruges, Asson, Sainte-Colome…
On ne conserve de l’église primitive que le mur ouest avec sa porte du premier âge gothique (fin XIIIe s/ début XIVe s). L’église est construite avec une influence du Midi Toulousain évidente : grande nef unique, voûte en briques, chapelles. Certaines, telle Nay, sont fortifiées. Le clocher est ainsi construit à partir de 1503 sous les ordres de maître Bertrand et est doté d’une flèche en 1547.
Elle est abîmée une première fois à partir de 1547 avec la chute de la flèche sur les chapelles, puis par sa transformation en temple. Les chapiteaux sont bûchés, les biens détruits ou pillés. Un tremblement de terre en 1660 oblige à une restauration du chœur, mais un effondrement s’ensuit si bien qu’une partie de la voûte dut être reconstruite en pierre en 1688. Enfin, en 1794, elle est transformée en Temple de la Raison. De plus, les chapelles du Sud dont une servant de baptistère, sont détruites dans la première moitié du XXe siècle.
La révolution industrielle
Dans les années 1820, l’industrialisation de Nay et de ses environs est en marche avec la fabrication de draps de lin, de laine, puis de coton dans des usines situées le long des canaux permettant l’utilisation de la force hydraulique.
Trois productions principales sortent des ateliers :
- les bérets, dont on trouve quatre usines à la fin du XIXe siècle (Prosper Blancq, Labernadie, Pédarré et Junquet- Blancq).
- la bonneterie et laine des Pyrénées représentées par l’usine créée par Désirée Berchon. Il emploie sur place près de 300 ouvriers ; l’usine fermera en 1986.
- le linge béarnais : tissu écru à rayures bleues surtout utilisé, dans les premiers temps, pour la fabrication des mantes à bœufs, et qui sera développé par la suite pour le linge de maison.
Le linge basque (à rayures rouges et bleues, puis de toutes les couleurs) apparaît en 1921 sous l’impulsion de la Teinturerie Lepère.
L’industrie du meuble apparaît entre 1830 et 1914 avec deux usines principales à Nay :
- Les Ateliers Souyeux, spécialisés dans les bois exotiques et les meubles de luxe (exportation en Amérique, Algérie et Egypte…). Ils obtiennent la médaille d’or à l’exposition Universelle de 1900.
- La Manufacture Vital-Gibert qui emploie une centaine d’ouvriers et qui travaillent beaucoup pour des particuliers de la région et du Midi de la France.
Les grands travaux
Les grands travaux d’urbanisme : de 1832 à nos jours
Avec le développement économique sans précédent de l’industrie, les édiles dotent la cité des infrastructures nécessaires dès la première moitié du XIXe siècle :
Le projet de construction d’un pont solide et définitif est décidé par le Conseil Général des Basses-Pyrénées en 1828, et ne sera effectif qu’en 1869 avec la démolition des maisons fermant la place médiévale à l’est.
La construction d’une grande mairie-halle en 1852 comportant le marché couvert, l’hôtel de ville, la caserne de gendarmerie et des pompiers, la première école, le tribunal (architecte Latapie).
La construction de la gare de Coarraze-Nay en 1867
La création d’une grande place moderne avec des allées (les allées Chanzy) permettant d’offrir une perspective depuis la Mairie jusqu’à la gare. ; les rues sont alignées, les maisons réhabilitées avec une architecture typique du XIXe siècle, les égouts refaits, l’assainissement prévu.
Aménagement de la promenade projetée dès 1822.
En 1863, avec la réunification de Claracq et de Nay, la ville va pouvoir s’étendre vers le nord. Le faubourg s’étend le long de la route principale qui mène à Pau, et dans l’axe du pont vers l’est. Des fabriques s’implantent et se développent dans le courant du XXe siècle souvent dédiées à la confection, une minoterie est construite.
Notables et industriels vont peu à peu impulser un mouvement de constructions particulières avec d’abord de grosses propriétés qui voient le jour (chez Berchon, Souyeux par exemple), puis plus tard avec la construction de lotissements : lotissement de la Plaine en 1968, puis dans les années 1970 ceux du Marcot et Chevalier pour les plus anciens. Ce mouvement s’accélère et continue de nos jours avec la multiplication des zones résidentielles et d’activités (notamment avec l’implantation en 1961 de l’entreprise de construction métallique Cancé).
Années 1980/90. création d’un théâtre de verdure au bord du Gave avec promenade. Dégagement d’une trentaine de mètres de remparts derrière l’église. Restauration de l’église. Restauration des halles.
La rénovation du centre ville a vu la réfection des artères principales terminée en 2006 (rue Clémenceau et Gambetta), des allées Chanzy (inaugurées en 2007), la rue Saint-Vincent et le parvis de l’église (2008). Les bords du gave ont été repensés pour la promenade et la salle des fêtes a été rasée en 2007.
Mise en œuvre du tout à l’égout 2011/2012. Un Plan Local d’Urbanisme est aujourd’hui en cours.
Histoire du pont de Nay
L’histoire de la construction du pont de Nay débute en 1828, date à laquelle les pourparlers s’entament en vue de doter la ville de Nay d’un pont digne de ce nom. En effet la commune de Claracq et celle de Nay était alors reliées par un pont de bois détruit à plusieurs reprises par les fameuses crues aussi impressionnantes que dévastatrices. Le premier daterait d’avant 1335 à en juger les archives. Il est probable qu’un autre pont au support de maçonnerie et au tablier de bois a été construit en 1514 avec l’autorisation de Catherine, Reine de Navarre. Celui-ci comme ces successeurs seront successivement emportés par les crues. C’est donc en 1828 que le Conseil Général des Basses-Pyrénées décide que Nay doit être pourvue d’un pont solide mais seulement en 1857, 19 ans plus tard, que l’on rentre dans la phase préparatoire du projet.
Trois projets se disputent l’aménagement du pont : Le premier projet propose la création du pont au niveau de la place St Roch (au niveau du Musée du Béret) pour économiser 400m de route. Le projet ne sera pas retenu. Le second projet voulait faire partir le pont de la Minoterie et donc la détruire partiellement, ce projet étant trop coûteux sera repoussé. Le dernier partant de Claracq et desservant directement la place principale de Nay, dont le coude est jugé trop brusque par les ingénieurs, sera retenue même si pour cela il faudra détruire deux immeubles.
Les travaux commencent donc sous la direction de l’ingénieur Cabarrus. Si le pont de Nay est presque terminé en 1853, les travaux sur ces abords, quant à eux, s’étalent jusqu’à la fin des années 1860.
Après de nombreux différents financiers entre le préfet, la commune et le Conseil Général, et de nombreux régime successifs dont 6 maires, le pont résista aux grandes crues, de celle de 1865 à 2013 et permis l’essor de Nay.
MAIRIE DE NAY
Place de la République · 64800 NAY · CS 70034
Tél. +33 (0)5 59 61 90 30
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Ouverture au public
Les lundis, mercredis et vendredis
de 8h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h00
Les mardis et jeudis
de 8h00 à 12h00